Oui, depuis des siècles et selon un rituel bien rôdé, ce grand-père en rouge et blanc sur un âne, accompagné d’un méchant personnage, va de maison en maison apporter aux enfants, des gourmandises et des petits cadeaux… Cette tradition fleuron de notre patrimoine, a fait naitre aux fil des ans quantités de créations gourmandes, comme des pains d’épices de formes multiples et autres objets et petits cadeaux typiques de ce grand et beau territoire.
Et, comme l’Est de la France est aussi connu pour son Foie Gras depuis qu’un certain Jean Pierre Clause cuisinier du Duc de Lorraine Stanislas Leszczynski inventa au XVIII siècles une superbe tourte au Foie Gras. Cette gourmandise fut copiée, recopiée, imitée un peu partout, c’est donc tout naturellement que nous suggérons des recettes Foie Gras pour la Saint Nicolas !
Notre sélection va porter évidemment selon nos moyens, soit sur des recettes avec du Bloc de Foie Gras, du Foie Gras sans autre dénomination et du Foie Gras entier… Il s’agit là de l’une des 3 Appellations autorisées du Foie Gras.
Ensuite… voici un peu d’histoire concernant cette fête qu’il faut connaître et pourquoi pas adopter en attendant Noel et Nouvel An ? Faire la fête, n’est-ce pas rompre avec le quotidien ?
La Saint Nicolas, c’est quand ?
Traditionnellement fêtée le 6 décembre, la Saint Nicolas est une fête particulièrement populaire auprès des enfants dans le Nord et dans l’Est de l’Hexagone, notamment dans les Hauts-de-France ainsi que dans les départements d’Alsace, de Lorraine et des Ardennes.
Un culte né au Moyen-Âge.
Connu sous le nom de Nicolas de Myre ou Nicolas de Bari (Bari : ville au Sud de l’Italie), la figure emblématique des Lorrains et Alsaciens est née le 26 juin 255 à Patare en Lycie (Turquie actuelle). Jeune garçon orphelin issu d’une famille chrétienne, Nicolas de Myre reçu son éducation de son oncle, Nicolas l’Ancien. Réputé pour sa vie pieuse, il fut intronisé évêque de Myre et passa une majeure partie de sa vie à voyager à des fins humanitaires. Mort en réputation de sainteté le 6 décembre 343, de miracles lui sont attribués. Il faut attendre le Xie siècle pour le culte lié à Saint Nicolas se répande et se popularise en Occident grâce aux poèmes et chats véhiculés par les trouvères. Sa popularité héritée des légendes, dont certaines n’ont aucun fondement historique, qui l’entourent font de lui le protecteur d’une vingtaine de corporations.
Protecteur des Enfants et des Ecoliers.
S’il existe des dizaines de contes et légendes des épisodes sur Saint Nicolas, aucun ne nie la bonté et le lien unissant le Saint aux enfants. Apparaissant dans tous les récits comme le sauveur, il s’est naturellement hissé au statut de patron des Enfants et des Ecoliers.
La légende des trois filles à marier[1] raconte l’histoire d’une famille noble, tombée dans la ruine et qui vivait dans la ville de Myre. Le père qui éduquait seul ses trois filles, était si pauvre qu’il ne pouvait payer leur dot en vue de les marier et de leur assurer un bel avenir. Nicolas qui venait d’hériter de ses défunts parents, entendu parler de cette histoire et pénétra un soir dans la petite demeure de la famille. Il trouva une paire de bas que l’ainée avait mise à sécher près de la cheminée et y déposa une bourse remplit de pièces d’or. Après la découverte de ce miraculeux trésor, plusieurs prétendants se précipitèrent et l’ainée se maria. Une fois, l’ainée de ses filles mariée, le père dit à ses filles restantes « ayez confiance mes filles, Dieu ne nous a pas abandonné. Vous serez sauvées comme votre sœur » et en se réveillant, Nicolas était repassé déposer une bourse de pièces d’or dans un bas accroché près de la cheminée. Comme pour l’ainée, la deuxième sœur pu se marier. La benjamine, seule fille restante, implora son père de la bénir pour qu’elle puisse elle aussi échapper à son funeste sort. Un matin à l’aube, elle découvrit une bourse de pièces d’or dans ses bas. Une fois ses trois filles mariées, le père chercha à savoir l’identité du sauveur, mais ne le découvrit jamais.
Depuis, tous les 6 décembre, il est coutume que les enfants qui ont été sages durant l’année déposent une paire de chaussettes ou de chaussures au pied de la cheminée ainsi que de quoi ravitailler Saint Nicolas et son fidèle âne. S’ils ont été sages, ils seront récompensés et recevront des pains d’épices, des nougats, des oranges ou des bonbons. Cependant, gares aux enfants désobéissants, qui auront quant à eux la visite du Père Fouettard ! L’effrayant compagnon de Saint Nicolas représenté avec des cheveux hirsutes et une barbe noire corbeaux a pour mission de punir les enfants indisciplinés en leur apportant à la place du charbon à la place des sucreries.
Saviez-vous que Saint Nicolas est responsable de la couleur du ciel ?
A l’approche du mois de décembre, petits et grands enfants, alsaciens, lorrains, belges ou luxembourgeois ont déjà très certainement entendu si le ciel est rose c’est que Saint Nicolas prépare ses couques[2]. Mais pourquoi Saint Nicolas est-il indissociablement lié au pain d’épices ? Eh bien, c’est au Moyen-Âge que la folie des épices gagne l’Occident. Toutes les villes commerciales à proximité du Rhin se composent de grands marchés fréquentés par l’Europe entière et dans lesquels se trouvent ces trésors venus du Levant. C’est d’ailleurs à ce moment que naissent les recettes autour du pain d’épices ! De la même origine que Saint Nicolas, les épices sont transportées d’Orient en bateau sur les mers et le long des fleuves. Les légendes racontent que lors de tempêtes les navigateurs demandaient le secours de Saint Nicolas qui est devenu depuis cette époque, le patron des Navigateurs et des Marins.
Mais alors, Saint Nicolas ou Père Noël ?
Outre le fait qu’ils soient célébrés au mois de décembre et qu’ils apportent des friandises et autres cadeaux aux enfants, il est vrai que l’on ne compte plus les ressemblances entre Saint Nicolas et le Père Noël ! Toujours représentés avec une emblématique longue barbe blanche, des habits rouges et blancs en étant accompagnés d’un animal, ce sera un renne pour les pays scandinaves, ces similitudes ne sont pas anodines. Effectivement, né durant le XIXe siècle aux Etats-Unis, la figure du Père Noël s’est largement inspirée de Saint Nicolas ; Santa Klaus là-bas.
[1] Les grandes figures de la Spiritualité chrétienne – Saint Nicolas d’Odile HAUMONTE, collection dirigée par Michael LONSDALE
[2] Couque : du mot néerlandais koek et de l’anglais cake, est un gâteau belge (flamand) fait de pate de pain d’épices.